Paysages autrichiens

Introduction :

L’année 2020 fut marquée par cette pandémie qui a changé nos vies et l’arrivée aussi soudaine qu’inattendue du masque sur les visages en fut l’élément marquant. Les photographes humanistes, friands de “marqueurs temporels”, se sont jetés sur leurs sujets aux habitudes chamboulées. On saura ainsi dire que certaines photos sont bien de 2020 ou 2021. Mais le chemin de fer, lui, est un outil du long terme, dépassant les crises épisodiques qui marquent nos sociétés. J’ai préféré me concentrer sur les trains dans le paysage plutôt que de vouloir absolument photographier des voyageurs masqués et anxieux. A l’automne 2020, la question n’était donc pas de savoir où voyager “loin” pour découvrir d’autres cultures, d’autres voies et d’autres visages (c’était de toute façon impossible) mais surtout où voyager “beau”. Où aller ? Où la nature offre t’elle au train l’écrin qui l’embellit ? J’ai porté mon dévolu un pays que j’ai fréquemment traversé sans prendre le temps de m’y arrêter. L’Autriche.

Paysages Autrichiens :

La modernisation inesthétique et la déshumanisation des gares a sonné le glas d’une “photographie d’ambiance humano-ferroviaire” dominante jusque dans les années 80 avant de décliner peu à peu sur l’ensemble de l’Europe occidentale. Entre des quais fleuris protégés par de belles verrières ouvragées ou des gares bétonnées, aux quais encombrés d’écrans et de publicités criardes, le choix du passionné ou de l'esthète est vite fait. Poussés par une “école américaine” qui faisait déjà des paysages de l’Ouest américain son idyllique terrain de jeu, l’art de la photo de trains dans le paysage s’est peu à peu imposé dans les revues et maintenant sur les réseaux sociaux. Elle a deux facettes. La première, qui m'embête toujours, est que l’absence de présence humaine, de gare ou de chantier fait oublier que les trains ont une origine, une destination et sont au service de tous… C’est la raison pour laquelle j'accorde d'ordinaire une attention toute particulière à mes portraits de voyageurs ou mes photos de gare. L’autre, plus positive, est que dans un pays comme l’Autriche, les magnifiques paysages offrent un écrin de choix à des circulations colorées. Cette série se veut être, un peu comme celle consacrée à la côté Ligure, une sorte d’hommage à un style photographique résolument paysager. Il aborde par cet angle les grandes lignes des cols alpins du Brenner et du Semmering, la traversée du Tyrol par une longue voie unique, jusqu’aux petites lignes à écartement de 95cm des vallées les plus reculées.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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